Le souverain des mers, maître du vent
Le Sovereign of the Seas (« Souverain des mers ») est un navire de ligne en service dans la Royal Navy. Commandé comme un navire de 90 canons, il est armé à la demande du roi Charles Ier avec 102 canons. Il est renommé Sovereign en 1651, puis Royal Sovereign en 1685. Peter Pett est l’architecte naval. Il est l’un des plus grands navires de son époque. Sa poupe est particulièrement décorée.
Il est lancé le 13 octobre 1637 et a servi de 1638 à 1697. Il participe à la bataille de Kentish Knock, la bataille du cap Béveziers et la bataille de la Hougue.
Comme dit une description du temps, le souverain des mers était d’une décoration vraiment royale. On voyait à sa proue le roi Edgar à cheval, foulant aux pieds sept rois ; sur la tête de l’étrave, un amour monté sur un lion ; sur la cloison de proue, six statues : le Conseil, la Prudence, la Persévérance, la Force, le Courage, la Victoire ; sur l’entre-deux des gaillards, quatre figures avec leurs attributs: Jupiter avec son aigle, Mars avec le glaive et le bouclier, Neptune avec son cheval marin et Eole sur un caméléon. A la poupe, une Victoire déployait ses ailes et portait dans une banderole cette devise: Validis incumbite remis.
Le Souverain des mers avait deux galeries de chaque côté ; ces galeries, ainsi que tout le vaisseau, étaient couvertes de trophées, d’emblèmes, d’écussons de toute espèce.
Sa longueur, de la proue à la poupe était de 232 pieds. Il portait cinq lanternes, dont une , la plus grande, pouvait contenir jusqu’à dix personnes, debout, et à l’aise. Il avait trois ponts de bout en bout, un gaillard d’avant, un demi-pont, un gaillard d’arrière et une dunette.
Son armement se composait comme suit : 30 sabords avec canons et demi-canons à la batterie inférieure; 30 sabords avec couleuvrines à la seconde batterie; 36 sabords pour pièces de moindre calibre à la trois!ème batterie; douze sabords au château d’avant et quatorze au demi-pont; enfin, à l’intérieur, treize ou quatorze pièces braquées; une multitude de meurtrières pour la mousqueterie, dix pièces de chasse et dix de retraite.
Il avait onze ancres. «Le Souverain des mers, dit Charnock, fut le premier grand vaisseau construit en Angleterre. On eut, en le construisant, particulièrement en vue la splendeur et la magnificence. Il fut en quelque sorte l’occasion des plaintes sérieuses qui s »élevèrent au sujet des dépenses de la marine sous le règne de Charles Ier. Diminué d’un pont, ce vaisseau devint un des meilleurs bâtiments de guerre du monde entier. » Il est de fait que la suppression de ce pont, complété par l’abaissement de son château d’arrière, lui donna plus de stabilité qu’il n’avait d’abord.
Or, pour la célérité, ce qu’il gagna en stabilité par ces changements, fut compensé par la longueur ajoutée à sa mâture. Les Huniers, dès cette époque, introduisirent les voiles importantes des navires. Les anciennes gravures nous montrent en effet les bâtiments du seizième siècle naviguant généralement sous les basses voiles. Depuis Le Souverain des mers cela n’eut plus lieu que dans des cas particuliers et forcés par l’état des éléments.Ce fut le capitaine Phineas Pett qui dirigea les travaux de construction et d’amélioration du Souverain des mers. Savant ingénieur, c’est à lui que la marine d’Angleterre dut ses progrès principaux.
L’artillerie devint plus forte, et l’équipage fut plus nombreux et mieux logé. La marine entière se ressentit de ces progrès. Le Souverain des mers jaugeait 1637 tonneaux, chose qui, selon un historien du temps, méritait par dessous tout d’appeler l’attention du monde, attendu que ce chiffre reproduisait exactement la date de sa mise à l’eau.
Le Souverain des mers eut la trite fin du Grand-Harry. Il périt comme ce dernier par les flammes dans un chantier où on le réparait, en 1696, après soixante ans de mer. Notons ici que Fuller, dans son histoire des Merveilles de l’Angleterre, convient qu’au commencement du dix-septième siècle, les Dunkerquois ont fourni les modèles des meilleurs navires construits à cette époque dans les ports britanniques. Une chose certaine, c’est qu’au moment où Louis XIV prit les rênes de l’Etat, la marine française n’existait point, à proprement parler. Voltaire prétend qu’en 1664, quelques frégates et un vaisseau en mauvais état constituait toute sa force.
Toutefois il faut reconnaître qu’avant lui, la France avait déjà eue des velléités maritimes. Après le siège de La Rochelle, Richelieu, jaloux des accroissements de la marine anglaise, avait donné une sorte d’impulsion aux idées navales, en armant tout aussitôt 50 vaisseaux et 20 galères; mais l’effet de cette impulsion n’avait duré qu’un moment. Colbert sut en donner une véritable et durable. Avec lui, en moins de cinq ans, la France posséda une marine triomphante.
Voici quelques images de maquette de ce Sovereign of the sea.
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