Le Bismarck, histoire d’un monstre marin
Mis en chantier par la société Blohm & Voss le 01 juillet 1936, il a fallut 2 ans et demi pour venir à bout de la construction de ce qui est le plus grand cuirassé de l’époque, Le Bismarck (du nom du Prince Otto Von Bismarck, président du conseil allemand de 1863 à 1888). Pesant près de 41.000 tonnes (6000 de plus que ce que prévoit le traité de Versailles) il sera mis à l’eau le 14 février 1939. Il est ensuite dirigé vers la Baltique ou son entraînement durera encore 8 mois avant qu’il ne soit déclaré opérationnel.
Décodant les ordres d’appareillage cryptés du Bismarck et du Prinz Eugen, les anglais se mettent en chasse dans l’Atlantique Nord. La mission des deux navires était de couler les convois de ravitaillement à destination de l’Agleterre. Le Bismarck quitta Gdynia le 18 mai 1941, avec le croiseur lourd Prinz Eugen. Ils atteignirent Bergen le 21 mai, puis gagnèrent l’Atlantique en contournant les îles Britanniques et l’Islande par le nord afin d’emprunter le détroit de Danemark.
Un croiseur Suédois prévint l’Amirauté Britannique de leur présence qui prit des mesures pour, l’intercepter. Le croiseur de bataille HMS Hood et le Prince Of Wales appareillèrent de Scapa Flow le 22 mai au matin. Ils se dirigèrent vers la sortie du détroit, tandis que la Home Fleet de l’amiral Tovey, qui comptait 1 cuirassé, 1 porte-avions et 4 croiseurs, se dirigeait plus au sud pour protéger les convois Alliés, et que la Force H de Gibraltar, avec le croiseur de bataille Renown et le porte-avions Ark Royal, remontait vers le nord en direction du centre de l’Atlantique.
Le 24 mai 1941, à mi-chemin entre l’Islande et le Groenland, le Bismarck détruit d’une salve, en cinq minutes, le croiseur de bataille Hood, surnommé l’«invincible», le plus gros navire de la flotte anglaise.
Le Hood était la fierté des Anglais, le représentant partout dans le monde. Complètement assommé par cet événement, Churchill émit un ordre qui n’offrit aucune discussion possible : « Sink the Bismarck » Coulez le Bismarck peu importe le temps et les moyens utilisés pour y parvenir, mais coulez-le.
Dans la nuit du 24 au 25 mai 1941, des avions-torpilleurs du Victorious (Home Fleet), menèrent un raid contre le Bismarck mais il n’eut pas de résultat. Le croiseur Suffolk, qui était chargé de le suivre, perdit sa trace le 25 au matin. Il fut recherché pendant 36 heures. Le 26, à 10h30, il fut repéré par un Catalina du Coastal Command, à 790 milles de Brest .
La Force H, qui remontait vers le Sud, pouvait le rejoindre. Les avions (Swordfidh) de l’Ark Royal lancèrent une première attaque mais elle échoua. Le 27 mai, après avoir été atteint au gouvernail (bloqué à 15°) par une torpille d’un avion Swordfish, le cuirassé ne put se défendre efficacement contre les forces navales et aéronavales concentrées sur lui. Il est rejoint par les cuirassés King George V et Rodney qui engagèrent le combat. Deux heures plus tard, le croiseur Dorsetshire l’atteint de trois torpilles et à 10 heure 40, il coule en entraînant 2805 marins avec lui. Il est une grande énigme concernant son naufrage.
Les Anglais déclarent que ce sont les torpilles qui ont achevé le cuirassé alors que les rescapés du Bismarck certifient qu’il a été sabordé par les hommes du bord. Il est vrai que durant la bataille, le pont du cuirassé a été réduit à l’état d’épave par les attaques répétées de ses assaillants, mais une expédition sous marine récente de James Cameron met en évidence que les impacts des torpilles visibles sur la coque privilégient le sabordage. Quoi qu’il en soit, le Bismarck, commandé par l’Amiral LÜTJENS, malgré une vie très courte a quand même laissé une marque dans l’histoire en tant que le plus gros cuirassé et le plus puissamment armé de son époque. Il possédait en plus un système de pointage avant-gardiste ce qui en faisait une dangereuse menace pour les alliées. C’est pour cette raison que la Home Fleet n’hésita pas à lancer tout ce qu’ils avaient à sa poursuite pour le couler.